Récemment, le critique Steven Beattie a passé en revue un roman policier écrit sous la forme d'un scénario (un documentaire sur un meurtre) accompagné d'un e-mail/SMS. Il s’agit d’une sorte d’expérience stylistique qui pourrait être considérée comme une mise à jour du roman épistolaire ou quelque chose de nouveau et d’audacieusement moderne. Il reste à voir si ce débat aura lieu, mais je voudrais cadrer le débat en des termes rarement utilisés. Le premier est la spécificité de la production littéraire canadienne (Stephen et moi sommes tous deux canadiens), et le second est l'attitude généralisée à l'égard des œuvres littéraires. Produire un roman dans une édition internationale, c'est-à-dire un roman qui reçoit une renommée et une distribution internationales.
La production canadienne de fiction est considérée presque entièrement comme le produit de maisons d'édition de propriété canadienne et québécoise. En apparence, cette perception semble assez logique. Après tout, qui publie des livres autres que les éditeurs de livres ? Mais ce que les étrangers au domaine ont tendance à ne pas réaliser (et ce que les initiés ne veulent pas non plus admettre), c'est que les livres canadiens sont très impopulaires parmi les acheteurs de livres canadiens. L'industrie du livre et des magazines contrôlait autrefois 25 % du marché canadien, mais elle en représente aujourd'hui 5 %. Ce déclin a amené certains à prétendre que l’édition canadienne est « morte ». Une telle qualification est manifestement injuste. Les éditeurs canadiens produisent environ 20 000 nouveaux livres chaque année. Mais la part de marché reste extrêmement faible. Cela est particulièrement vrai par rapport à d’autres pays. Un initié de l’édition a décrit la performance de l’industrie canadienne comme « la pire en littérature ».
Alors, que devrions-nous faire? Comment les livres canadiens peuvent-ils conquérir une plus grande part du marché national du livre?
(À suivre)
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